sous la présidence du Dr Christine LOUIS-VAHDAT (PARIS)
Comité scientifique : Chantal FABRE CLERGUE & Pr Pierre MARÈS
FOCUS DERMATOLOGIE
Manifestations vulvaires des maladies générales
Pr. PHILIPPE HUMBERT, UNIVERSITE DE FRANCHE COMTÉ, BESANÇON
La vulve comme tout autre territoire du corps humain est susceptible d’être affectée par des processus physiopathologiques mis en jeu dans des maladies générales.
Ainsi un état carentiel en certaines vitamines ou en oligoéléments retentira sur la muqueuse vulvaire. La vulve de par sa proximité anatomique et de par son origine embryologique partage avec le tube digestif des manifestations cliniques lors des entéropathies inflammatoires (Crohn…).
Les maladies auto-immunes telles que le lupus érythémateux sont à l’origine de vulvites inflammatoires.
Sans méconnaitre les germes locaux ou loco-régionaux affectant la vulve, il faut connaitre ces virus ou ces bactéries systémiques qui sont à l’origine de pathologie vulvaire.
Enfin, le système nerveux central lorsqu’il est affecté d’un syndrome dépressif n’est pas exempt de manifestations vulvaires comme nous le verrons au travers d’exemples notamment de lichen scléreux.
La vulve ne doit pas être considérée comme un lieu clos où toutes ses pathologies auraient une cause locale, mais bien envisager des raisons générales de la voir atteinte par des processus pathologiques.
Localisations vulvaires des dermatoses inflammatoires : comment s’en sortir ?
Une connaissance même fragmentaire des principales dermatoses inflammatoires regroupant principalement le psoriasis, les eczémas, le lichen plan est indispensable pour permettre de rattacher des lésions vulvaires parfois non spécifiques dans leur présentation à une cause dermatologique.
Il ne faut donc pas considérer que toutes les lésions érythémateuses, érosives, suintantes ou prurigineuses sont toujours soit des candidoses soit des eczémas de contact.
Si le diagnostic est difficile, la biopsie cutanée sera contributive tant sur le plan du diagnostic positif que du diagnostic différentiel. Elle permet notamment de ne pas méconnaitre un état dysplasique ou une maladie de Paget vulvaire dont l’évolution trainante et le diagnostic tardif sont souvent expliqués par une présentation clinique proche de celle observée pour les dermatoses inflammatoires. Enfin et surtout une concertation avec les dermatologues est indispensable.